Soundbeat Magazine
La dernière pièce chorégraphiée par le feu Merce Cunningham il y a un an, Nearly 90 2, a fait l’ouverture du Festival TransAmériques 2010 au Théâtre Maisonneuve. Au total, 13 danseurs ont interprété le champ du signe du maître et de la compagnie, mêlant danse contemporaine, empreinte des années 1970, et ballet ancien.
Sur une scène épurée, les artistes, pieds nus, ont dialogué en pas de deux, en trio, puis en quatuor. Leur gestuelle, à la fois puissante et nerveuse, plongeait le spectateur dans l’espace des émotions et de l’animalité. Les costumes leur collaient au corps, comme une seconde peau verte et noire.
Transfuge
Dans la première partie de la pièce, se dessine un monde terrestre. Parfois lézards, antilopes, chevaux ou cerfs, les danseurs racontent l’histoire d’un transfuge, d’une adaptation. La musique contemporaine de l’ancien bassiste de Led Zeppelin, John Paul Jones, imite les sons de la nature et donne toute sa force aux chorégraphies.
Le spectacle évolue, scandé par les aquarelles du mur de scène. L’écran noir monte et révèle d’abord un jaune puissant, aux allures de coucher de soleil. À mi parcourt, de l’orange apparaît, non sans rappeler les toiles du peintre américain, Mark Rothko. Sur le plateau, les pas s’accélèrent, ils s’affolent.
Au fur et à mesure que le temps passe, du tissu noir se détache de leur seconde peau, on dirait des nageoires. Derrière eux, la lumière a revêtu des tons bleus. Les quadrupèdes plongent et se transforment en vertébrés aquatiques.
Le spectacle est lent, les danseurs ne sont pas tous du même acabit, mais on se laisse séduire par ce moment intemporel où la musique se marie aux couleurs et aux corps en mouvement. Il n’y a là, néanmoins, rien de très nouveau.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire