jeudi 18 février 2010

Les tréfonds de l’horreur

Soundbeat Magazine

Jerk signifie « branleur » en anglais. Devant nous, assis sur une chaise avec rien autour, il est là pour nous raconter comment lui et ses deux amis ont torturé à mort des garçons de leur lycée dans une cave. La performance du comédien, marionnettiste et ventriloque, Jonathan Capdevielle, retournera l’estomac à quiconque passera la porte du théâtre La Chapelle d’ici le 20 février 2010.

La metteure en scène française, Gisèle Vienne, mentionne que le titre de la pièce est drôle, à la vue de l’histoire. « Rire de l’atroce permet de s’en distancier », dit-elle. N’empêche que le récit nous glace au fur et à mesure que le comédien incarne son personnage, David Brooks et les différentes marionnettes. « La pièce commence comme une blague, on ne sait pas quand la fiction va prendre le dessus », raconte le comédien.

Dennis Cooper

Jerk est tiré d’une nouvelle de l’Américain Dennis Cooper, écrite en 1992, à partir d’un fait divers survenu au Texas en 1970. En partant d’une base réelle, les artistes ont voulu amener le spectateur à s’interroger sur les notions de fiction, de fantasme et de réalité. « La perception de l’histoire change pendant la pièce : au début il y a les marionnettes puis la ventriloquie et David qui craque. On s’interroge sur le délire du personnage et... du comédien.

La performance est saisissante, le sexe et le meurtre se côtoient sans cesse. La réalité macabre de ces jeunes défoncés prend tout son sens lorsque Dean découpe Jemmy « avec un sourire sexy ». Le pouvoir de suggestion des sons émis par l’acteur nous projette dans la tête des trois adolescents. Le rapport intimiste aux voix s’instaure très vite. Jerk a d’abord été une pièce radiophonique, commandée par Radio-France en 2007.

Effrayant et stimulant, à la fois
Le travail de Gisèle Vienne scrute les limites de sa sensibilité. « Le but n’est pas de s’abîmer, ni de se perdre. La presse accapare les faits divers, le lecteur les consomme de façon hypocrite : c’est de l’info. Placer l’horreur dans un contexte artistique permet de dialoguer avec nos pulsions les plus sombres », explique-t-elle.

Les deux complices se sont connus il y a 15 ans à l’École Supérieure Nationale des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières, dans les Ardennes. Depuis ils travaillent ensemble. « Jerk est un travail hautement technique qui demande une importante confiance mutuelle. L’exercice est casse-gueule, si Jonathan n’est pas juste, c’est tout simplement catastrophique », dit-elle.

« Pourquoi suis-je là ? » se demande une spectatrice. Pour le jeu fascinant du comédien ou son talent de représentation du morbide... La schizophrénie du marionnettiste fait froid dans le dos. Les yeux de David sont de plus en plus perdus. Le théâtre se révèle, une brèche s’est ouverte. « Je suis toujours étonnée du succès de la pièce ! » s’exclame Gisèle Vienne. –

Jerk jusqu’au 20 février à La Chapelle
Par la compagnie De l’Autre Côté du Miroir (Grenoble, France)

mercredi 17 février 2010

L’Oiseau de feu

Soundbeat Magazine

Benu, c’est d’abord une femme. Seule sur scène, avec pour simples atours , un grand drap blanc immaculé. Cet accessoire éthéré est le second personnage de l’histoire. Tout au long de la pièce, il aura différentes significations. Mis en boule, ce sera le nourrisson, plus tard, la grand-mère. En mouvement dans les airs, il incarne Benu, l’Oiseau de feu qui, dans la mythologie égyptienne, représente l’âme de Ré. Pour l’artiste D'bi young, le tissu est également un costume et un instrument de narration.

En arrière scène, deux musiciens, Waleed Abdulhamid et Laurence Stevenson, accompagnent délicatement la jeune femme d’origine jamaïcaine. Le balafon et le violon se marient à merveille dans cette composition. Lorsque les spectateurs prennent place dans les gradins du théâtre La Chapelle, ils sont tous les trois à leur poste. D'bi young nous sourit droit dans les yeux. Un tête à tête entre elle et le public s’apprête à commencer.

Sans crier gare, elle explose de paroles et nous plonge dans son histoire. Elle a donné naissance à une petite fille. Son énergie captive le public et met quelques spectateurs dans l’embarras, tant la confrontation est abrupte. D'bi young occupe l’espace à elle seule, virevoltant d’un personnage à l’autre. Elle passe avec aisance du conte à la poésie dub (poésie jamaïcaine psalmodiée sur la musique), elle danse, saute et s’arrête le temps d’une confession. Le mélange des genres est délicieux.

Benu est le second volet de la trilogie sur la naissance intitulée Sankofa. D'bi young, née à Kingston, évoque son enfance jamaïcaine. Devenue mère, elle raconte l’histoire de la sienne. Les effluves et les couleurs de la Jamaïque remontent avec force. On y est, une jeune fille devenue mère trop jeune a été bannie. Une jeune femme devenue mère à son tour essaie de comprendre. Emprunt de mysticisme, la performance de la Torontoise, D'bi young, n’est pas sans humour.

lundi 15 février 2010

Grève des chargés de cours à l’Université de Montréal

Radio CIBL
Le syndicat des chargés de cours a indiqué qu’il tiendra une demi-journée de grève ce lundi 15 février de 13h à 17h. Depuis, le 31 août dernier, le syndicat et la direction sont en ...(Lire la suite)

Un reportage d’Anne-Laure Jeanson pour le Midi Libre du 15 février 2010.

lundi 8 février 2010

Allégations de conflit d’intérêts et de «fausse» pandémie

Radio CIBL
On se souvient qu’au mois de juin 2009, l’Organisation mondiale de la Santé avait déclenché l’alerte pandémique de niveau 6. Cela deux mois après l’apparition du virus. Des critiques se sont élevées de toutes parts dans le monde, et ...(Lire la suite)

Un reportage d’Anne-Laure Jeanson pour le Midi Libre du 8 janvier 2010.

vendredi 5 février 2010

La FPJQ s’attaque aux potentats locaux

Québec 89
Les problèmes d’accès à l’information en région et l’attitude outrancière des maires vis-à-vis des journalistes ne sont pas...(Lire la suite)