Soundbeat Magazine
No Way, Veronica! ouvre la série « France, d’autres scène » au théâtre de la Chappelle. Monté par la compagnie La Spirale - Jean Boillot (Poitiers), le spectacle s’apparente à un mix de trois Djs qui racontent la même histoire.
Il était une fois, une nymphomane voulant à tout prix vivre au milieu d’hommes reclus dans une base, en Antactirque. Pour y arriver, elle a joué mille et un personnages, elle s’est travestie, a imité E.T. et un chien. Les hommes, ne supportant pas l’idée qu’ « une gonzesse » soit dans les parages, sont restés ultra vigilents.
La fille, un brun psychopathe, s’appelle Veronica Evans. Elle est interprétée par Katia Lewkowicz, une actrice française qui a joué notamment dans « Prête-moi ta main » en 2006. L’intrigue du dramaturge espagnol Armando Llamas, mort du sida en 2003 est clin d’œil au film de science-fiction réalisé par John Carpenter en 1982, The Thing. L’auteur aimait dénaturer des scénarios pour le cinéma. Le recueil dont la pièce est extraite Quartoze pièces piégées laisse présumé des difficultés de la monter.
Théâtre sonique
Bien que l’histoire parodique ne nous emmène pas bien loin, la façon dont elle se déroule est saisissante. Les trois comédiens campent leur histoire uniquement par des jeux vocaux et des effets sonores. Jean Boillot appelle cela du « théâtre sonique ». Il n’y aucun décor, juste de la peinture blanche sur le sol qui figure la banquise. Le metteur en scène n’a pas souhaité recréer la réalité, mais la donner à voir par le son. Au-devant de la scène, trois micros sont alignés, un clavier sert d’outil de travail au comédien Jean-Christophe Quenon. C’est tout.
Le jeu des comédiens s’emboite, chacun est à son poste : Jean-Christophe Quenon lit les didascalies comme dans la bande-annonce d’une production hollywoodienne, Philippe Larbaud fait les bruitages (son manchot est hilarant) et Katia Lewkowicz, au centre, interprète une dizaine de personnages, avec talent.
Tout est réglé comme sur du papier à musique, le spectateur se prend au jeu. Au départ, Jean Boillot – qui reconnaît le côté potache de la pièce – indique qu’il s’agissait d’une blague. Au moment de sa création, il y a six ans, le spectacle devait être présenté en première partie d’un concert rock à Poitiers.
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